mardi 15 mai 2012

Étienne de L'Essart

 Il avait 22 ans lorsqu'il quitta sa Normandie natale pour la Nouvelle-France, à bord d'un des cinq vaisseaux qui arrimèrent à Québec en août 1645. Parmi les 150 colons ayant survécus la traversée de l'Atlantique, figurait vraisemblablement mon ancêtre pionnier d'Amérique: Étienne de L'Essart. 

Quelles étaient ses motivations à laisser tout derrière lui: sa famille, ses amis, sa vie et surtout, qui et comment l'a-t-on convaincu? Se sauvait-il du système de la justice ou des services militaires? Fuyait-il la famine ou, pire encore, la peste? Tant de questions et si peu de réponses... Ce qu'on sait, c'est qu'à son arrivée dans la région de Québec, nouvelle colonie d'à peine 40 ans, la ville comptait seulement quelques centaines habitants d'origine française. Trois-Rivières ayant été fondé presque 10 ans plus tôt et Montréal vieille d'à peine trois ans, la traite de la fourrure battait son plein et c'était le début du système seigneurial. Puisqu'Étienne était caboteur de métier, on peut donc croire que c'est par l'entremise de son travail et probablement grâce aux ouï-dire d'une vie meilleure et de nombreuses possibilités d'affaires qu'il osa le déracinement vers l'Amérique. 

Nous savons aussi qu'il se maria sept ans plus tard, en 1652, avec Marguerite Sylvestre, une des filles du Lieutenant particulier de la juridiction de Québec, il avait 29 ans alors qu'elle en avait 15. Le couple s'établit donc à Ste-Anne-de-Beaupré sur une concession de 10 arpents de front et d'une profondeur d'une lieue et demie, le long du fleuve St-Laurent. Ils élevèrent huit enfants qui leur survécurent. On peut lire qu'Étienne  transporta des marchandises de toute sorte le long du fleuve et qu'ensuite il se consacra à l'agriculture. En 1658, il donna une partie de sa terre, l'équivalent de deux arpents de front, à l'extrémité sud-ouest de sa concession pour y faire construire une petite chapelle de bois pour les habitants de Beaupré. Elle fut ensuite reconstruite en pierre et subit de nombreuses rénovations au fil des siècles pour finalement devenir officiellement la célèbre Basilique Ste-Anne-de-Beaupré! Hé oui!

Mon ancêtre, premier Lessard d'Amérique, mourut à l'âge de 80 ans et fut enterré sous la sacristie de l'église dont il était l'instigateur.

Et la suite, on peut l'imaginer...jusqu'à mon père. 

Après toutes ces découvertes sur l'histoire de ma famille, il est tout de même ironique de constater que le nom de mon grand-père, legs transmis à ses quatre enfants (mon père, sa soeur et ses deux frères) se termine avec une génération dont les seuls petit-enfants portant le nom Lessard sont des filles.

J'en connais un qui doit se retourner dans sa tombe !

MCL

Références:

-http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Sainte-Anne-de-Beaupré
-http://pcmuseum.tripod.com/lessard/lessard.html   







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