Il y a des murs, des gens et des infirmières,
Il y a mon lit, mon tigre et mes peurs,
Il y a le vent et les arbres, de par la grande fenêtre,
Il y a Maman dans ma tête, mes amis et mon
ballon,
il y a la fatigue et la fièvre…
Il y a rien à faire,
Il y a l’église, il y a les repas,
Il y a la nuit,
Il y a la radio, les matchs de hockey du samedi
soir,
Il y a le gris,
il y a la salle de repos et l’aquarium,
Il y a la bonne nourriture et les sourires de
la cuisinière,
Il y a l’horloge, mes espoirs et mon chapelet,
Il y a le terrible orage, il y a un rêve…
Trois-Rivières, le 15 mai 1932
Chère Maman, cher Papa,
je vous écris de la salle de repos, c'est très grand ici. Il y a beaucoup de fenêtres et on voit les arbres dehors. Je vais bien même si je suis fatigué. Comment allez-vous? J'espère que tout va bien à Montréal. Je m'ennuie de vous. Ici, les religieuses sont gentilles mais c'est pas pareil comme vous. Merci pour le médaillon de la Sainte-Vierge, je l'ai mis à ma chaîne et je dors avec. Avez-vous des nouvelles de Florent? J'espère que oui. Cela fait 39 jours que je suis ici. Si je me repose bien, bientôt je vais partir.
Je vous aime beaucoup,
Georges
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